Grands projets inutiles : corruption, police et gaspillage. Voici la carte des résistances
Vladimir Slonska-Malvaud (Reporterre)
Aéroport,
ferme-usine, barrage, stade, village de vacances, centre commercial…
Notre-Dame-des-Landes et le Testet ne sont que deux parmi les nombreux
Grands projets inutiles qui abiment la France. Sur le terrain, les
opposants se mobilisent. Reporterre publie la carte de cette déferlante de béton.
GP2I, ça vous dit quelque chose
? Grands projets inutiles imposés. Tout est dit.
« Ces projets constituent pour les territoires concernés un désastre écologique, socio-économique et humain, dit la Charte de Tunis, adoptée en mars 2013 lors du Forum social.
Ils
n’intègrent jamais la participation effective de la population à la
prise des décisions, (…) s’inscrivent dans une logique de concurrence
exacerbée entre les territoires et impliquent une fuite en avant vers
toujours ‘plus grand, plus vite, plus coûteux, plus centralisateur’.
»
Il y en a forcément un près de chez vous. De la
ferme-usine des Mille Vaches à la
centrale à biomasse de Gardanne,
aucune région ne semble épargnée. En réaction, des citoyens se
rassemblent, s’organisent et luttent. Recours judiciaires, occupation,
création de Zad (zone à défendre).
« Chacun des mouvements a acquis des
connaissances et des compétences, les uns sur la protection de la
biodiversité, d’autres sur les problématiques ferroviaires, d’ordre
juridique », écrit Attac dans un communiqué.
L’organisation est à l’initiative d’une première réunion de travail coopératif, qui s’est tenu à Paris samedi 13 septembre.
« Il
est de l’intérêt de tous de pouvoir mutualiser ces compétences, non pas
pour créer une supra organisation, mais simplement pour être plus
efficaces grâce aux savoirs que l’ont peut partager. »
Après quatre
forums internationaux contre les GP2I, et une
convergence des luttes lancée en juillet depuis Notre-Dame-des-Landes, l’heure est donc au rassemblement et à la coopération.
Gaz de schiste, complexe commercial ou ligne ferroviaire.
Reporterre publie aujourd’hui une carte de France, évolutive bien entendu, de ces
GP2I.
Pour toute correction ou complément,
envoyer courriel à < planete (arobase) reporterre.net >

On
nous a envoyé de nombreuses informations relatives à d’autres projets
inutiles. Nous les ajouterons bientôt à cet article et à cette carte. On
en indique déjà quelques-uns ci-dessous, après la carte. Merci de nous
excuser de ce retard indépendant de notre volonté :)
A quoi il conviendra d’ajouter :
Décharge à ciel ouvert sur le site des Parrines, à Chateau-Arnoux (Alpes-de-Haute-Provence. Projet maintenu malgré un avis négatif de la commission d’enquête.
Extension d’un supermarché à Réalmont, dans le Tarn.
Lignes à haute tension dans la Durance, au nord des Alpes.

Canal
Seine Nord Europe : 1.300 hectares, vingt millions de mètres cubes
d’eau prelevés dans les rivières et zones humides, prélèvement du fret
sur les trains plutôt que sur les camions, import-export de céréales,…
pour un coût de 4,8 milliards d’euros qui aura un
"effet d’éviction" (termes de l’Inspection générale des finances") sur les autres investissements
Carrière de Bedeilhac, dans l’Ariège.

Réacteur expérimental de fusion thermonucléaire
ITER, à Cadarache.
13 milliards d’euros - et des milliers de tonnes de béton - pour une éventuelle et incertaine énergie à la fin du siècle.

Centrale à biomasse de Pierrelatte (Drôme) : elle dévore
150.000 tonnes de bois par an.
Déviation routière en pleine zone naturelle près de Deauville, combattue par l’association
Pays d’Auge nature et conservation.

Centre de Congrès à Annecy,
sur la presqu’ile d’Albigny.

Projet de
LGV
(ligne à grande vitesse) Limoges-Poitiers. À voie unique. Sans
possibilité d’y faire circuler des trains de marchandises. Pas rentable
économiquement. Fort impact écologique.
Info ici.

Mine d’or dans la Creuse : près de Lussat. Voir le
Collectif de vigilance sur les projets miniers creusois.
Hyper incinérateur à Echillais, près de Rochefort, en Charente-Maritime. Tiens, encore avec la compagnie Vinci.

Usine
de tri mécano biologique à Bordères-sur-l’Echez, dans les Hautes
Pyrénées. Bien que l’enquête publique ait montré le refus des
habitants, la préfecture a donné son accord pour le permis de construire
le 23 septembre. Trois jours avant l’amendement de la loi relative à la
transition énergétique et la croissance verte qui interdit la
construction de ces usines... à partir de janvier 2016. Voir
l’Adrise, association des riverains
Le projet fou d’autoroute marine autour de l’ïle de La Réunion. Le projet du conseil Régional de
« la nouvelle route du littoral »
va coûter plus de deux milliards d’euros aux contribuables européens
pour seulement douze kilomètres. Une fois de plus les options
alternatives on été survolées. Si le projet se concrétise, les gagnants
seront Vinci, Bouygues, les vendeurs d’automobile et de pétrole. Les
perdants seront la biodiversité et la population réunionnaise (la région
en s’endettant sur ce projet risque de cristalliser l’investissement
structurel pour l’île pour les 25 années à venir,
selon la Cour des comptes).
Un projet de gare à Allan, juste à côté de Montélimar, où il y a déjà une gare.... Il s’agit de la construction d’une gare
TGV à Allan, en zone agricole, sachant qu’il existe déjà deux gares
TGV
à proximité (Valence et Avignon), et deux gares ferroviaires
(Montélimar et Le Teil). Imaginé il y a 20 ans, ce projet est porté
aujourd’hui par les députés-maires
UMP Franck Reynier (Montélimar) et Hervé Mariton (Crest).
Source : Vladimir Slonska-Malvaud pour
Reporterre
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