vendredi 7 novembre 2014

L’inefficacité de la France dans la lutte contre les nitrates condamnée par Bruxelles

L’État français a encore été condamné par la Cour européenne de justice pour ne pas avoir protégé ses eaux contre la pollution par les nitrates. C'est la troisième fois. Plutôt que de s’attaquer à la racine du mal, son modèle agro-industriel, la politique française de l’eau continue de contourner à tout prix le règlement continental.
En Bretgane, les élevages intensifs de porcs provoquent de fortes pollutions aux nitrates; des pollutions qui provoquent notamment la prolifération des algues vertes sur le littoral breton.
Fred Tanneau / AFP
La France a une nouvelle fois été condamnée par la Cour européenne de justice pour ne pas avoir respecté la directive sur la lutte contre la pollution des eaux par les nitrates d’origine agricole.
Si le montant de l’amende n’est pas encore connu, les coûts des dommages liés aux excédents d’azote s’élèvent, eux, à 2,5 milliards d’euros.
Et ce montant ne reflète qu’une partie des coûts de dépollution de l’eau, tant la puissance publique est devenue experte dans le contournement du problème : dérogations sur la qualité de l’eau (voir l’article d’actu-environnement), abandon des captages.
Dans le seul bassin Loire-Bretagne, un millier de points de captage d’eau potable ont ainsi été fermés depuis 20 ans à cause de taux de nitrates trop élevés.

"Seul levier efficace" face au manque de volonté publique


Le verdict européen est sans surprise. L’État français en est à sa troisième condamnation européenne pour les manquements de sa politique de protection de l’eau. La première date de mars 2001 à cause des excès de nitrates dans les captages d’eau en Bretagne. Puis, après une série de mises en garde, la France est à nouveau condamnée en juin 2013 pour avoir omis de classer des zones "vulnérables" aux pollutions par les nitrates.

La condamnation du 4 septembre 2014 sanctionne cette fois l’insuffisance des mesures mises en œuvre : les périodes d’interdiction d’épandages des effluents d’élevage (fumier, lisier) sont trop courtes, les apports d’azote autorisés sont excessifs, etc.

Les tribunaux français ont également condamné plusieurs fois l’État pour l’inefficacité de sa politique sur les nitrates.

Face au manque de volonté politique, le Conseil d’État s’était même félicité en 2010 de la sévérité croissante des sanctions européennes, "seul levier efficace pour surmonter le poids conjugué des intérêts économiques ou catégoriels et de l’inertie des collectivités publiques face à eux".

"La politique française de l’eau se règle au ministère de l’Agriculture"


« Ça fait 20 ans que la politique de l’eau en France se règle au ministère de l’Agriculture avec l’agrobusiness », s’indigne Jean-François Piquot, porte-parole d’Eau et Rivières de Bretagne. Cette association écologiste régionale dénonce le contournement systématique de la législation européenne par la France, sous l’influence du lobby agro-industriel. Dernier exemple en date, le décret de 2011 qui relève les plafonds d’épandage d’azote. Cette mesure est aujourd’hui l'un des griefs retenus contre la France par Bruxelles.

Un rapport d’expertise de l’Inra sur l’azote publié en 2012 rappelle l’évidence : le problème des excès de nitrates en France est lié à la concentration géographique de l’élevage intensif. À elle seule, la Bretagne concentre sur 6 % du territoire 60 % des porcs, 45 % des volailles et 30 % des vaches laitières. Les nitrates présents dans toutes ces déjections animales contaminent ensuite les sols et l’eau (épandages excessifs, fuite des cuves à lisier, etc.).

Les grandes cultures ont aussi leur part de responsabilité. Les engrais de synthèse libèrent autant d’azote dans l’environnement que les effluents d’élevage.

"Il n’y a aucune fatalité à la pollution par les nitrates", insiste Jean-François Piquot. Des outils réglementaires et techniques pour changer les pratiques agricoles existent.

La France n’a pas fini d’en découdre avec Bruxelles. En 2015, elle devra respecter la nouvelle directive européenne sur le bon état écologique des eaux.

Agrocarburants : demain, on roulera au papier plutôt qu’au diesel

Agrocarburants : demain, on roulera au papier plutôt qu’au diesel

La promesse de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre grâce à un carburant vert se précise. Les biocarburants de seconde génération, issus de la gazéification de la biomasse, sont déjà opérationnels. Le plus prometteur d’entre eux, produit à partir de la fabrication de pâte à papier, est testé actuellement sur des camions en Suède. Dès l’année prochaine, il devrait s’inscrire dans un processus de production à petite échelle aux Etats-Unis.  
Usine pate a papier Eric Cabanis AFP
L'usine de pâte à papier Tembec située à Boussens, en Haute-Garonne, photographiée en janvier 2010.
Eric Cabanis / AFP
Diesel synthétique, biogaz, diméthyléther (DME) et méthanol. Ces carburants pourraient bientôt remplacer l’essence et le gasoil.  Le groupe Volvo a développé des moteurs adaptés à chacun d’entre eux afin de les tester. Leur atout majeur ? Ils permettent de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 75% … et jusqu'à près de 100% !
Ces carburants, dits de seconde génération, ont le mérite d’être produits à partir de végétaux non comestibles : bois et résidus forestiers, pailles de céréales et déchets organiques notamment. Les agrocarburants de première génération, comme l’éthanol, sont toujours produits à partir de betterave, de maïs ou de canne à sucre. Ce qui accroit le risque de concurrence entre besoins alimentaires et énergétiques.
C’est sur le DME que les ingénieurs et chercheurs de Volvo fondent le plus d’espoirs. "C’est un carburant qui impacte très peu le climat. Il permet de réduire de 95% les émissions de C02. En outre, il n’émet aucune particule", insiste Lars Martensson, le directeur de l’environnement de Volvo Trucks. "C’est le biocarburant le plus efficace. Son taux de rendement est de 67%", ajoute Anders Lewald, responsable du département transports à l’Agence suédoise de l’énergie.

Des tests menés depuis quatre ans dans le nord de la Suède


Le DME est réalisé à partir de liqueur noire, un sous-produit de la fabrication de la pâte à papier. L’entreprise suédoise Chemrec a conçu un procédé qui permet de convertir cette liqueur noire en un gaz de synthèse, ensuite transformé en une molécule liquide.
Pour produire ce carburant, une usine de gazéification de la liqueur noire a été construite à Pitea, dans le Nord de la Suède. Elle est entrée en service en 2010.
Coordinateur du projet, le groupe Volvo teste en Suède ce nouveau carburant sur dix camions depuis 2011. Ces véhicules lourds ont déjà effectué 1,5 million de kilomètres. Ils se ravitaillent en DME grâce à quatre stations-services implantées du nord au sud du pays, à l’initiative de la compagnie pétrolière suédoise Preem, partenaire de l’opération. Les tests s’avèrent satisfaisants. "La technologie fonctionne bien. Les moteurs sont plus silencieux qu’avec le diesel. Nous avons très peu de problèmes techniques", poursuit Lars Martensson.
Dès 2015, Volvo testera le DME aux Etats-Unis, avant de lancer un processus de production à petite échelle.

De lourds investissements et des garanties légales encore en discussion


Selon Chemrec, c’est l’Amérique du Nord qui disposerait du plus gros potentiel de production (35 GW), suivie par l’Europe (20 GW), et l’Asie (17Gw). En Europe, la Suède arrive en tête avec un tiers de la production de pâte à papier, suivie par la Finlande (29%), l’Espagne (9,5%) et la France (8%).
Ce procédé permettrait à l’industrie de la pâte à papier de produire de façon combinée papier et biocarburant. La principale difficulté à surmonter réside dans le montant des investissements à effectuer. Le coût de construction d’une usine de gazéification de liqueur noire, adossée à une usine de pâte à papier, est de 500 millions d’euros pour une unité. Une somme qui permettrait de construire une unité produisant 185 millions de litres équivalent essence par an. Cela représente 185 000 mètres cubes. Pour s'en faire une idée, la consommation annuelle de la France est actuellement de 50 millions de mètres cubes.
"Si toutes les usines de pâte à papier de Suède s’équipaient de nos technologies de gazéification, le DME pourrait potentiellement alimenter la moitié des véhicules lourds roulant au diesel dans le pays", précise Max Jonsson, le PDG de Chemerc.
A l’échelle européenne, ce sont 50% des véhicules commerciaux roulant au diesel qui pourraient rouler au DME d’ici une vingtaine d’année. Il faudrait pour cela étendre son processus de fabrication à toutes les matières organiques pouvant être dissoutes, comme le lisier, les résidus de stations d’épuration ou les résidus agricoles.
Pour produire à grande échelle, les industriels n’attendent plus qu’un cadre légal et réglementaire sûr leur garantissant des perspectives de développement à long terme: "Quelles seront les taxes que supporteront ces biocarburants de seconde génération ? Bénéficieront-ils d’incitations financières?" s’interroge Lars Martensson. Des règles du jeu claires existent déjà aux Etats-Unis. "En Europe, une directive sur les biocarburants est à l’étude, mais elle est encore dans les tuyaux", explique Anders Lewald.
 

Empreinte Terre

Viande : une facture trop salée pour l’environnement

Grand émetteur de gaz à effet de serre, trop gourmand en eau, consommateur d’antibiotiques… l’élevage intensif montre ses limites environnementales. En 68 pages d’infographies et de chiffres, l’"Atlas de la viande", publié par la Fondation Heinrich-Böll et l’ONG les Amis de la Terre, dresse un état des lieux sans concession. Des chiffres qui font peur, mais qui encouragent une consommation responsable.
Couverture de l'Atlas de la viande
DR

Biodiversité : 83% du lait mondial produit par une seule race de vaches
Aujourd’hui, une dizaine de multinationales de la viande domine le marché international. En tête, JBS, une entreprise brésilienne, qui abat chaque jour 12 millions de volailles, 85 000 bovins et presque autant de porcs, qu’elle distribue ensuite dans 150 pays.
La même concentration s’applique à la sélection génétique. Quatre compagnies se partagent 97% de la recherche sur le poulet et 75% de la recherche sur les bovins et le porc. Conséquence: la diversité génétique se réduit drastiquement, passant à la trappe la majorité des 8 000 espèces domestiquées actuellement recensées. Par exemple, la race de vache holstein couvre 83% du marché mondial du lait. Quant aux porcs, trois races se partagent les trois quarts du marché. Comme pour les cultures, cette réduction de la biodiversité inquiète les experts, alors qu’elle réduit d’autant les capacités d’adaptation de l’élevage au changement climatique.


Climat : 30% des émissions de gaz à effet de serre produites par l’élevage
L’élevage est très émetteur de gaz à effet de serre. Au-delà des rejets connus de méthane liés à la digestion des ruminants, l’Atlas de la viande comptabilise aussi les émissions de dioxyde de carbone et de protoxyde d’azote. Ce dernier, lié aux excédents d’azote, est un gaz à effet de serre (GES) particulièrement nuisible, 300 fois plus que le CO2. L’ensemble des activités liées à l’élevage, y compris les cultures destinées à l’alimentation des animaux, contribuerait ainsi à 32% des émissions de GES.
Terres : 40% des céréales mondiales destinées à l’élevage
L’élevage engloutit 40% des céréales mondiales, soit 800 millions de tonnes. Auxquelles il faut ajouter 250 millions de tonnes de soja. Ces cultures représentent un tiers des surfaces cultivées. Selon l’Atlas de la viande, cette proportion s’élèverait même aux trois quarts de la surface agricole en tenant compte de l’ensemble des coproduits des cultures destinés à l’élevage comme la paille, les tourteaux de soja... (Voir notre article: La trop forte empreinte terre des Européens.)
Dans les nouveaux pays grands producteurs de viande et de soja, l’élevage est aussi une des premières causes de la déforestation. En Amazonie, 62% des terres sont déforestées directement par les éleveurs. Cet impact devrait s’aggraver, alors que les élevages les plus industrialisés (porcs et volailles) enregistrent les plus fortes croissances. La production de poulet devrait augmenter de 25% entre 2010 et 2020. Cette évolution conduit à une marginalisation des pâturages dans l’alimentation animale au profit des cultures.
Eau : 15 500 litres d’eau pour produire 1 kg de bœuf
L’élevage est également très gourmand en eau : il mobilise 20% des ressources mondiales disponibles. Et pour cause : produire un kilo de bœuf nécessite environ 15500 litres d’eau (cent fois plus qu’un kilo de carottes). Si l’Atlas invite à modérer sa consommation de viande, il rappelle aussi que tous les modes d’élevage ne se valent pas. Et qu’un animal élevé à l’herbe consomme moins d’eau que celui engraissé à l’intérieur d’un bâtiment. Si la croissance de la production se maintient, prévient le rapport, la consommation d’eau pourrait encore doubler d’ici à 2050. Quant à la pollution de l’eau, les dégâts du lisier en Bretagne donnent une image inquiétante de ce qui attend la Chine. Ce géant, qui produit plus de porcs que l’Europe, les États-Unis et le Brésil réunis, aura industrialisé la moitié de sa production porcine d’ici une poignée d’années.
Santé : 100 000 tonnes d’antibiotiques par an pour les élevages chinois
Autre source d’inquiétude, la contribution de l’élevage au développement de l’antibiorésistance. L’élevage consomme en effet plus d’antibiotiques que l’humanité. Cette situation est une conséquence directe des conditions intensives d’élevage, plus exposées aux épidémies. Les antibiotiques sont aussi largement utilisés pour accélérer la croissance des animaux. A titre d’exemple, un porc qui reçoit des antibiotiques a besoin de 10 à 15% d’aliments en moins pour atteindre le même poids qu’un animal non dopé.
Si l’Union européenne a interdit l’usage des antibiotiques comme facteur de croissance, leur consommation n’y a toujours pas baissé. Ailleurs, elle continue d’augmenter. A elle seule, la Chine administre à ses élevages 100 000 tonnes d’antibiotiques chaque année. Cette surconsommation de médicaments contribue à la pollution de l’environnement par des molécules chimiques (voir notre article : La pollution de l'eau par les médicaments n'est pas analysée).  
Article initialement publié sur novethic.fr le 29 janvier 2014
Magali Reinert
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jeudi 6 novembre 2014

Hommage à Nino ferrer

Bonjour.
 
Nous avons le plaisir de vous informer que le spectacle Hommage à Nino Ferrer "Autour de Nino" de Joël Segura (Bassiste et ami de l'homme du "Sud"),
aura lieu le vendredi 14 novembre à 20h30 à la salle Balène à Figeac (46).
 
Vous pouvez dés à présent réserver votre place à l'office de tourisme de Figeac, dans les magasins E.Leclerc, Carrefour, Magasin U, Intermarché, Fnac, etc... 
ou en ligne sur la page actualité de notre site:
 
En attendant le plaisir de vous voir ou revoir à cette occasion,
Musicalement
Emma (Chargée de communication)__________________________________________________________________________________
  "Autour de Nino"
  C/o: Emma Segura
  46150 Crayssac
  Tél. 05.65.30.92.83 / 06.15.08.42.31
_________________________________________
 
 
 




 

mardi 4 novembre 2014

FRESS 2014


J-10 avant le FRESS 2014 !

L’innovation dans tous ses états




Cette année, Carole DELGA, Secrétaire d'État Chargée du Commerce, de l'Artisanat, de la Consommation et de l'Économie Sociale et Solidaire, sera présente le samedi à 12h

Venez rencontrer les acteurs qui font vivre l'ESS sur les territoires

Participez à nos conférences, tables rondes, ateliers, animations, rencontres et découvertes


Ne manquez pas ce moment incontournable de l’Économie Sociale et Solidaire en Midi-Pyrénées !


Rendez-vous les 14 et 15 novembre

Espaces Vanel, 6e étage Arche Marengo

Toulouse




Plus d’infos disponibles sur le site du FRESS


A très bientôt au FRESS

L'équipe de l'ADEPES.
Votre contact :
contact@adepes.org

05 61 73 04 86

ADEPES - Agence pour le Développement et la Promotion de l’Economie Solidaire en Midi-Pyrénées
Maison de l’Économie Solidaire

73 chemin mange-pommes

31520 Ramonville St Agne
http://www.adepes.org
 
 

RELIER et le Réseau pour les Alternatives Forestières

L'association RELIER et le Réseau pour les Alternatives Forestières
ont le plaisir de vous annoncer la sortie de leur livre :
La filière bois-forêt connaît des dérives similaires à celles du monde agricole : forte concentration du pouvoir aux mains de quelques acteurs et tendance à la simplification, à l’intensification des pratiques. A travers un état des lieux et une galerie de dix portraits, RELIER et le Réseau pour les Alternatives Forestières invitent à découvrir d’autres façons d’agir, viables et respectueuses des hommes et de la forêt.
Les acteurs présentés dans ce livre dépassent les contradictions usuelles du rapport de l’Homme à la forêt : entre ennemie originelle, refuge et production de matériaux. Ils sont propriétaires ou gestionnaires forestiers, bûcherons ou débardeurs, scieurs ou charpentiers, arboristes ou paysans, conseillers communaux ou militants associatifs. Ils ont fait le choix de travailler ou de vivre avec elle.
Ils ont en commun
la volonté d’accorder leurs actes à leurs valeurs, le refus du fatalisme et le goût de l’innovation. Alors que la forêt devient un capital comme les autres, soumise par des puissances financières à des enjeux et profits de court terme, ces femmes et ces hommes agissent pour une forêt considérée pour elle-même, traitée comme une partenaire, et inscrivent leur action dans le temps long et naturel de la forêt et de la vie.
Source d’inspiration pour les jeunes tentés par des métiers proches de la nature et de l’artisanat, ce livre s'adresse à tous les usagers de la forêt (professionnels, amateurs de meubles en bois, de charpentes, de bois-bûche… ou tout simplement de champignons, d’eaux et de paysages). Ils prendront conscience de leur lien de dépendance à la forêt et de l’impact de leurs choix sur son devenir.
Un sujet passionnant, la rencontre de pratiques et modes de vie hors du commun, des propos clairs et précis illustrés de nombreuses photos et dessins, rendent la lecture de ce livre aisée, agréable, et enrichissante.

116 pages, format A5
Prix de vente public : 10€
Commander en ligne:
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Le feuilleter :
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E-mail :
contact@alternativesforestieres.org
Web : www.reseau-relier.org/Nouvelle-publication-de-RELIER