France
5 rediffusait, le 5 janvier dernier, le documentaire « Aluminium, notre
poison quotidien ». Il paraît que nos placards et nos salles de bains
en sont pleins. Or l’aluminium est neurotoxique, il favorise entre
autres la maladie d’Alzheimer. Lisez bien la liste des ingrédients,
nous était-il conseillé.
Ayant trouvé la liste des additifs à bannir, je me rendis dans mon hyper marché pour mettre leur conseil en pratique.
Au rayon boulangerie industrielle
Je
commençais par les pains de mie, principale source de contamination.
Rien. Brioches ? Rien. Pain au chocolat ? Rerien. Du haut de gamme aux
premiers prix, rien.
Pourtant
le rapport EAT2 de l’Anses (1) reconnaît lui aussi qu’il y a de
l’aluminium dans les produits céréaliers. D’où vient-il ?
Pas
des additifs alimentaires, contrairement à ce qu’on nous laissait
entendre dans le reportage. Ce ne sont pas les vilains industriels qui
font exprès de le mettre dedans pour nous empoisonner. Il vient… de la
croute terrestre. Les céréales le fixent naturellement. Et du coup, rien
ne sert d’acheter bio comme nous le conseillait le monsieur d’Ecocert
(même si les produits bio ont bien d’autres atouts).
On trouve également de l’aluminium dans le thé, le chocolat (oh non, pas le chocolat !!!) et les légumes.
Dans les cosmétiques
J’ai
eu plus de chance au rayon cosmétique et plus particulièrement au rayon
déodorants. Là, inutile de s’abimer les yeux à lire les petits
caractères, s’il n’y a pas d’aluminium, c’est écrit en gros sur le
devant. L’entourloupe qui consistait à utiliser de la pierre d’alun
synthétique (ammonium alum) semble être éventée : tous les déodorants
« à la pierre d’alun » étaient à la pierre d’alun naturelle. Vérifiez
tout de même, au cas où. Même les déodorants premiers prix étaient
« sans sels d’aluminium ».
Mais
alors pourquoi certaines grandes marques s’obstinent-elles à utiliser
du chlorhydrate d'aluminium? En plus, les produits qui en contiennent ne
sont pas moins chers.
Parce
ce que seul ce sel est un anti transpirant. Les produits sans aluminium
sont des déodorants, c’est à dire qu’ils empêchent juste que la
transpiration sente mauvais. Si on veut s’éviter la sensation d’humidité
et l’auréole sous les aisselles, il faut en passer par les sels
d’aluminium…
Dans les laits infantiles
Le
documentaire mentionnait une étude britannique ayant trouvé des taux
regrettables d’aluminium dans les laits infantiles (2). 60 millions de
consommateurs a mené l’enquête de son coté sur les marques vendues en
France et trouvé de l’aluminium dans la moitié d’entre eux (3) et (4).
Inutile
de vous fatiguer à lire les petits caractères, je l’ai fait pour vous :
aucun lait ne contient d’additif à l’aluminium. Les fabricants n’ont
donc pas intentionnellement rajouté un neurotoxique dans le lait de nos
enfants. D’où vient-il, alors ?
Encore
et toujours de la croute terrestre, me répond l’Anses. Il y en a
partout. Mais alors, pourquoi certains laits en contiennent et d’autre
pas ? Ils ne savent pas.
D’après
60 millions de consommateurs, les laits infantiles Danone (Blédilait et
Gallia) ne contiennent pas d’aluminium. Je les appelle donc pour savoir
comment ils s’y étaient pris.
Et
bien ils n’en savent rien non plus. Ils n’ont rien fait de particulier.
Certes, ils imposent un cahier des charges très précis à leurs
fournisseurs de matières premières, mentionnant entres autres une teneur
maximale en aluminium. Mais ils n’ont jamais eu de mal à trouver de
tels fournisseurs. L’aluminium n’est pas une source d’inquiétude pour
eux, contrairement au plomb, au cadmium, aux mycotoxines pour lesquels
ils ont une surveillance pointilleuse…
La
contamination ne peut pas non plus venir du circuit de production,
l’aluminium n’étant pas un matériau de choix dans l’industrie
alimentaire car il s’oxyde. Leurs cuves sont en inox et surement que
celles des concurrents aussi. Il serait absurde de faire autrement.
Peu
importe me direz vous, du moment que leur lait est propre. Mais s’ils
n’ont rien fait de spécial, est-on sûr que ce résultat soit stable dans
le temps ? Si 60 millions de consommateurs avait fait ses analyses à un
autre moment, seraient-ils arrivés au même palmarès ? Car Danone source
son lait dans plusieurs pays différents.
D’après
60 millions de consommateurs, un nourrisson qui prend le lait le plus
chargé en aluminium de leur panel reste néanmoins en dessous de la dose
journalière admissible (DJA) définie par les normes européennes. Il est à
32% de la DJA, pour être précis.
Conclusion
Déodorant
plutôt qu’anti transpirant, choisir son lait infantile sur la liste de
60 million de consommateurs ou allaiter jusqu’au sevrage… et puis voilà.
Pour les céréales et autres végétaux qui fixent l’aluminium, il n’y a
malheureusement rien à faire car on ne peut pas savoir la composition de
la croute terrestre là où ils ont poussé.
D’autant
que d’après l’Anses, 99% des adultes, 98% de enfants sont très en
dessous de la dose journalière tolérable. Les personnes à risques sont :
Les patients sous dialyse
Les professionnels de l’aluminium
Les personnes prenant des anti acides de façon chronique
Les professionnels de l’aluminium
Les personnes prenant des anti acides de façon chronique
Dans aucun de ces cas, la source d’intoxication n’est l’alimentation.
Une
fois de plus le soi-disant scandale alimentaire ne résiste pas à la
contre enquête. Certes les industriels de l’alimentation sont toujours à
l’affut d’une baisse de coûts, mais pas au risque de porter atteinte à
leur image de marque. Pensez à Nestlé qui se trimballe encore une image
d’empoisonneur de bébés africains alors que les faits ont plus de 40
ans !
Faut-il
pour autant en conclure que tout va bien et qu’il n’y a rien à
changer ? Non, et je crois que ce genre de documentaires, loin de tirer
la sonnette d’alarme, ne font qu’aggraver la situation. Car au fond que
disent-ils ? Qu’il suffit de traquer tel ou tel ingrédient et tout sera
résolu.
Or
si tous ces produits chimiques n’arrangent pas notre santé, leur
influence est bien moins forte qu’on ne veut nous le faire croire. Que
ce soient les maladies cardio vasculaires, la plupart des cancers,
l’ostéoporose, la baisse de la fertilité masculine… les premières causes
sont toujours la prédisposition génétique, la sédentarité , à quoi
s’ajoute pour certaines pathologies, trop de sel, trop de sucre. C’est
donc notre mode de vie qu’il faut changer et mais ça, qui veut
l’entendre, le soir, après une longue journée de travail ?
Anne Pierce
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