Les adieux au miel
(Crédit photo : zigazou76 - flickr)
Quand
le miel vient à manquer, c’est la tartine qui flippe. Les Chinois
seraient bien en peine d’inventer un proverbe pareil, puisque c’est
surtout sur nous, pays du Nord de l’Europe, que plane l’épée de Damoclès
de la pénurie mellifère. Cela fait déjà un moment qu’il faut se lever
tôt pour dégoter un miel made in France. La production n’a jamais été
aussi basse que l’an dernier : 15 000 tonnes, soit moitié moins que les
niveaux observés jusqu’en 1995. A cette date-là, Miss Bouffe trouvait
que l’intérêt de l’abeille domestique se limitait à constituer le
passe-temps de son grand-père. Si elle avait su, elle aurait peut-être
tenté de thésauriser. Car, un jour, qui sait si les pots de l’aïeul
chéri n’eussent pas valu autant qu’un châteauneuf-du-pape ? La
production de miel agonise. Une étude
vient d’annoncer que la France affichait les plus grosses pertes du
continent : 13,6 % de taux de mortalité des colonies d’abeilles en
saison apicole, et plus de 27 % sur l’ensemble de l’année. A ce rythme,
les ouvrières survivantes peuvent toujours usiner : leur butinage ne
suffira pas. Ni à enduire nos tartines, ni à polliniser le tiers des
cultures qui en ont besoin pour se reproduire. C’est la disette. —
Dans un yaourt ou sur une pomme au four, dégustons !
Dans un yaourt ou sur une pomme au four, dégustons !
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